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Mon Être, tu ne le vis pas

by Baume

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  • Sous le voile de nos Lumières Mortes

    EDITIONS DISTANTES // Gaëtan Juif - Sous le voile de nos lumières mortes.
    Poetry.
    28 pages. A5.
    Editions Distantes 2020. ED007.
    Limited edition of 30 handnumbered copies only.

    Printed on soft 100g textured paper.
    160g ivory paper cover.
    Handsewn.

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    Sold Out

1.
Les visages s'en prennent aux murs, se cognent à l'affront des nuages, se rappent aux briques poreuses, rouge de leurs peaux. Ces heurts, des morsures qui défient les mirages jusqu'au fond des muqueuses, la proie dans leurs crocs. Regarde les oiseaux s'approcher, sombrer le moindre de tes sillages. Regarde les printemps s'envoler. Un battement d'aile, un naufrage. Les cases dans lesquelles on murmure font de nous des otages écrasent nos chimères rêveuses, lourdes de leurs os. Ces peurs, des fissures qui défient les rivages se traînent malheureuse, la croix dans leurs dos. Je m’entre-tue dans une lutte qui n'existe pas et n'existera. Je me bas dans le vide, frappe dans le silence, me saccage dans le néant, d'où mes cris essoufflés me reviennent, inchangés, inaltérés par les cavités du monde, qui demeurent et demeureront ici un mystère. Alors que faire dans cette latence insupportable ? Quand plus rien ne sert de crier, plus rien n'est défendable. Quand les contours du monde semblent s'épaissir à en être écraser Quand tout est mis à nu à en être dépecer? Ne discernant de son âme, seule, sa fébrile surface, comme de ses méandres, la mer ne laisse paraître que ses frêles écailles, elle bat sans relâche, son épiderme fragile au dehors, bravant le cosmos, solitaire, cloîtré dans son insignifiance. On y emprisonne ses rêves qui se figent parmi les reflets des nuages. Impassible, ils se dilatent malgré eux dans des courants inconnus, se laissant porté par une houle glaciale, par des souffles insolent. Hélas, même au cœur de la tempête des plus voraces, quand le ciel vibre à nos tempes et nous menace, je ne perçois dans leur dissolution, ni leur but, ni leur fin. Alors que faire dans cette latence insupportable ? Quand plus rien ne sert de crier, plus rien n'est défendable. Quand les contours du monde semblent s'épaissir à en être écraser Quand tout est mis à nu à en être dépecer? Mon être, tu ne le vis pas, Et rien à travers lui ne te traverse. Mon être tu ne le suis pas, Ni dans ses averses, ni dans ces choses qui me transpercent. Rien ne te cogne, rien ne te brise, Quand je perds pied ou quand je m'enlise. Rien ne te submerges, rien ne t’inondes, Quand la nuit me bouscule telle une bête immonde. Mon être, tu ne le portes pas, Quand je trébuche ou bien quand je tombe. Rien ne vibre en toi quand je trembles, quand je succombe. Et quand je saigne à me vider, je ne vois se dessiner en toi pas la moindre plaie si ce n'est celle de mon reflet. Toi qui flotte à travers ces vagues, gorgées de lumières ou de noir, traversant mon corps comme un fluide nuptiale , seras tu la pour qu'enfin mes nuits troubles se mettent à reluire, pour qu'enfin de ta vie tu puisses enfin m' éblouir ? Il n'y a et n'aura jamais de miroir à mon âme, et je demeurerai bien seul face aux cauchemars. Tel est le salut que tu m'as offert dans ta lucidité froide et honnête. Alors que restera t' il de ta lumière sinon ses balbutiements? Que restera il de ton idole si ce n'est son effondrement ? Je m’entre-tue dans une lutte qui n'existe pas et n'existera. Je me bas dans le vide, frappe dans le silence, me saccage dans le néant, d'où mes cris essoufflés me reviennent, inchangés, inaltérés par les cavités du monde, qui demeurent et demeureront ici un mystère. Dans ton étreinte, je ne cherche plus ta chaleur mais mon éternité. Tout semble déjà mort, Du moindre de tes attraits aux plus frénétique de tes baisers. Tout semble déjà mort
2.

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released March 3, 2021

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Baume Paris, France

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